L’embuscade d’hermès de Frédéric Saia

Arts et artistes

Ce sentier se transforme en une œuvre d’art environnemental qui vient perturber la normalité paysagère. Celle-ci cherche à surprendre le passant dans une embuscade végétale. Aux aguets, ce dernier devient un promeneur des bois, s’en remettant aux bons auspices d’Hermès, dieu des routes et des voyageurs…

De prime abord, un barrage obstrue l’allée et oblige à lever le regard. Au sommet de la structure de madriers, une pruche flanquée d’un alignement de fougères semble monter la garde. Les frondes s’étirent au-delà du pont et tracent un sentier aérien. Celui-ci serpente vers le lac jusqu’à une sphère de bois, posée au bout de l’allée et protégée par une petite pruche.

L’arbre-pont, qui s’enracine patiemment, les ondulations des fougères et la sphère-arbre mettent en scène un mouvement organique. Au fil des saisons, l’œuvre de Slow Art se métamorphosera selon la croissance des végétaux parmi les structures, suscitant un nouveau regard.

L’œuvre éphémère met en valeur la pruche, tsuga canadensis, ce conifère indigène provenant du sud est du Québec. Au 19e siècle, cette essence a été fortement exploitée par l’industrie forestière, notamment pour son bois imputrescible, si bien que les peuplements de pruches sont devenus extrêmement rares en milieu naturel. Les deux tsuga plantés dans l’embuscade évoquent cette exploitation de l’arbre. Ils font aussi référence à l’histoire des moulins de la ville en plus de créer un lien entre les spécimens remarquables de « pruches géantes » que recèle le parc national du Mont-Saint-Bruno et la pruche déjà présente sur le site du Vieux Presbytère.

L’artiste Frédéric Saia est associé au mouvement Slow Art. Son travail, qui a fait l’objet de nombreux prix, porte sur la notion de territoire et d’environnement. Il compte à son actif une trentaine d’œuvres d’art public et d’art environnemental au Canada et en Europe. Ses œuvres d’atelier ont été exposées en Amérique du Nord et en Europe.

L’embuscade d’Hermès est une œuvre éphémère présente dans le paysage montarvillois depuis 2018, dont la durée de vie était estimée à trois ans. À la fin du printemps 2023, le pont faisant partie de l’œuvre a dû être démantelé, ce dernier s’étant dégradé. La sphère et la pruche seront conservés tant que cela sera possible.

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